QUELLE PLACE POUR L’EGLISE DU CONGO DANS LA SITUATION SANITAIRE DE LA RDC ? 

Avec une population estimée à 108.407.721 (1) de personnes dont environ 15.628.000 à Kinshasa (2), la RDC fait face à de multiples problèmes socio-économiques, dont l’un des plus importants est lié à l’accès aux soins médicaux.   

Dans certains endroits, à cause de la malnutrition, le taux de mortalité des enfants en bas âges et des femmes enceintes ou allaitantes est très important (3).  Dans les zones en proie aux conflits armées (Nord Kivu, Tanganyika, Sud Kivu et le grand espace Kasaï), la malnutrition touche environ un tiers des enfants de moins de 5 ans (4).  De plus, les épidémies récurrentes telles qu’Ebola (la RDC en est à sa onzième épidémie), le choléra, la rougeole et plus récemment la Covid-19, font des dégâts. Par ailleurs, les maladies endémiques, tel que le paludisme, y sont très répandues. Le paludisme par exemple est la première cause de morbidité et de mortalité en RDC.  Tout ceci a pour conséquence une espérance de vie assez faible pour le congolais : 59,4 ans pour les hommes et 62,5 ans pour les femmes (5) 

L’absence d’un système de santé   

La faible couverture territoriale en services de santé  

La répartition des structures de santé en RDC est inégale, ce qui rend difficile l’accès aux soins pour certaines populations. D’après le plan national de développement sanitaire recadré pour la période 2019-2022, le taux d’accès aux structures sanitaires est de 35,5% pour l’ensemble de la population, dont à peine 20,5% en milieu rural. En milieu rural, les patients sont obligés de faire plusieurs kilomètres avant d’atteindre une structure de santé. À cela s’ajoute le problème des routes, et l’absence de transports en commun à ces endroits. La conséquence est que certains se contentent de se « soigner » chez eux par automédication (pour ceux qui ont accès à des médicaments), à défaut par des traitements « traditionnels ». Les conséquences en sont parfois graves.    

 

La désuétude des structures existantes 

 

Hôpital général de Kinshasa (Ex. Maman Yemo)

La plupart des rares structures sanitaires publiques disponibles manquent quasiment de tout. Cela au point que certains congolais considèrent qu’aller se faire soigner dans l’une d’elles équivaudrait à se rendre d’avantage malade, voire mourir.  

Cette situation a été dénoncée par un chanteur congolais, dans une chanson intitulée « Maman Yemo » (7). Il y dépeint entre autres la triste réalité du « système » de santé en RDC, en utilisant l’hôpital Maman Yemo comme miroir. Cette œuvre artistique a été censurée par la justice congolaise, provoquant un tollé au sein de l’opinion publique.  Le point positif dans l’histoire est que cela a poussé le gouvernement à entamer des travaux de réhabilitation de cet hôpital (8) 

L’absence de qualité des services de santé 

Plusieurs facteurs, dont trois principalement, concourent à cette situation où les services sanitaires sont d’un niveau très faible. Tout d’abord, la problématique est liée au personnel soignant. La qualité de la formation dans ce domaine ne cesse de baisser au fil des années. À ceci s’additionne la modique rémunération du personnel soignant, qui pousse plusieurs jeunes médecins (très compétents pourtant) à se tourner vers d’autres activités pour pouvoir subvenir à leurs besoins. On observe également un déséquilibre dans la diversité et la répartition du personnel soignant. 

En effet, certaines catégories (médecins généralistes, infirmiers) sont en grand nombre et d’autres (sage-femmes, réanimateurs, assistants en pharmacie) en sous-nombre. La plupart sont concentrées en milieu urbain, délaissant complètement le milieu rural.  Ensuite, il est important de mentionner l’absence d’infrastructures adaptées et d’équipements de base. En effet, on observe dans les hôpitaux le manque, voire souvent la rupture de médicaments ainsi que la vétusté et l’insalubrité des hôpitaux dues à l’absence de politique de maintenance. Face à cela, seul l’hôpital privé offre une alternative, malheureusement inaccessible pour la majorité de la population.  

Enfin, le système de financement du secteur de la santé en RDC pose problème. Alors que l’Etat semble y consacrer une part importante de son budget, le taux d’exécution de celui-ci est quasi nul. En conséquence, le financement du secteur de la santé repose principalement sur les apports extérieurs (bilatéraux et multilatéraux), les initiatives privées (structures de santé privées) et les usagers qui payent le coût des soins et des services de santé. L’apport des usagers représenterait jusqu’à 70% des frais de fonctionnement des structures de santé, ce qui est anormal dans un pays où selon les estimations 73% de sa population, soit 60 millions de personnes, vit avec moins de 1,90 dollar par jour (9) 

 

Quelle est la contribution des Églises en RDC dans tout ça ?  

La RDC, un pays « dit » chrétien  

chrétiens congolais en prière

Sous d’autres cieux, cette question ne se poserait pas. Cependant, en RDC, l’omniprésence des églises dans le quotidien des Congolais (médias, musique, politique, éducation, etc.), mérite qu’on se la pose.  D’après sa constitution, la RDC est un pays laïc.  Toutefois, dans les faits, on pourrait affirmer que c’est un pays « chrétien » si on s’en réfère au taux de fréquentation des églises et la place de celles-ci dans la société congolaise. On peut observer, par exemple, que chaque président congolais se reconnaissait appartenir à une confession religieuse chrétienne. Les présidents KASA-VUBU et MOBUTU étaient catholiques, Joseph KABILA serait vraisemblablement protestant et Felix THSIKEDI est visiblement évangélique. En effet, depuis l’arrivée de ce dernier au pouvoir, on l’a souvent vu participer à des cultes et programmes initiés par des pasteurs évangéliques. Il a même, en tant que Président de la République, consacré le pays à Dieu.    

Culte d'action de grâce : Félix Tshisekedi dédie la RDC à Dieu le tout  puissant - Ouragan.cd

le Président Félix TSHISEKEDI consacrant le pays à Dieu 

Quel est l’impact de la chrétienté dans le système de santé congolais ?  

Il est important de comprendre que la chrétienté en RDC se divise principalement en deux groupes. D’une part, il y a les églises traditionnelles (Catholiques, Protestantes, Salutistes, Kimbanguistes), et de l’autre, les Églises indépendantes issues des mouvements de réveil spirituel des années 70 et 80. Elles sont généralement appelées « Église de réveil ». On peut observer que la majorité voire la quasi-totalité des structures sociales (écoles, hôpitaux, orphelinats, etc) du secteur public sont détenues par le premier groupe. À titre d’illustration, la majorité des écoles primaires publiques de la RDC ne sont pas gérées par l’État mais par des réseaux religieux, dont le plus prédominant est l’Église catholique, suivi de diverses dénominations protestantes. Ceux-ci gèrent environ 80% des écoles primaires publiques en vertu d’un accord formel avec le gouvernement (10).

De même, le secteur privé de la santé peut être subdivisé en deux catégories. D’une part, il y a les structures à but lucratif et d’autre part celles à but non lucratif, dans lesquelles on retrouve les services de santé d’organisations non gouvernementales (ONG) et ceux des confessions religieuses. Le secteur privé confessionnel et associatif représenterait environ près de 50%, sinon plus, de l’offre de soins de santé. Les principaux acteurs dans ces groupes sont les catholiques, protestants, kimbanguistes et salutistes.   

Dans les années 80 et 90, le système de santé congolais s’étant quasiment effondré, le gouvernement avait lancé un appel pour que les Églises et les ONG puissent l’aider à redresser le niveau sanitaire du pays. 30 ans après, au Sud-Kivu par exemple, l’Église Catholique a construit plus de 65 centres de santé, 27 maternités et 12 hôpitaux de référence et centres hospitaliers qui prennent en charge une population de plus de deux millions d’habitants (11). Il faut toutefois noter que même si ces structures de santé sont à l’origine non lucratives, les soins n’y sont pas gratuits. Ils ont un coût qu’une partie de la population ne peut payer, sinon au prix d’énormes sacrifices.  

Où sont les évangéliques ?  

Présents dans la vie sociale, mais absents du secteur social congolais 

Le triste constat est que les églises de réveil ont un impact quasi-inexistant dans le secteur social en général, et encore moins dans le domaine de la santé. Serait-ce dû à un manque de moyen ? Nous en doutons. En effet, en termes de popularité et de fréquentation, ces églises rivalisent avec les églises traditionnelles, depuis le milieu des années 1990.  

 

Foule immense dans une église de réveil de Kinshasa

Si l’on en croit les statistiques (approximatives) des spécialistes des religions, la communauté des chrétiens évangéliques et pentecôtistes au sud du Sahara talonne désormais celle des catholiques, avec une armée de fidèles estimée entre 120 et 150 millions (12). En RDC, Les résultats d’une étude menée par Target Research and Consulting, dénommée « les congolais et la religion », indique que 19% de la population serait pentecôtiste et évangélique (13), dont 31% serait à Kinshasa. Ceci représente des millions de personnes fréquentant ces assemblées. Avec les dons (offrandes, dîmes, etc) ces églises brassent des millions. Pourtant, sur le plan social, particulièrement celui de la santé, on peine à en voir les œuvres concrètes, comparé aux églises traditionnelles. 

Certains trouvent cette comparaison injuste. Ils estiment que les églises traditionnelles, à l’instar de l’église catholique, sont implantées depuis de nombreuses années, qu’elles sont mieux structurées, organisées et disposent d’activités génératrices de revenus à travers le pays, tandis que les églises de réveil vivent de la générosité de leurs fidèles (14). 

La question est : qu’est-ce qui empêche les églises de réveil de mieux se structurer ? Si l’on considère le fait que les mouvements des églises réveil en RDC (Églises de réveil et pentecôtistes) datent des années 70 et 80, plus de 30 ans après, l’impact dans le secteur social reste très faible. 

Si dans le domaine de la santé, cela se justifierait par le fait que pendant longtemps il a été considéré que se faire soigner par des médecins était contraire à la foi (qui promeut la guérison par la prière), les églises évangéliques n’ont pas fait mieux dans les autres domaines (orphelinats, hospices, écoles, repas solidaires, etc). Bien au contraire, certaines d’entre elles ont été à la base de dérives sociales, comme le phénomène d’« enfants sorciers » qui a envoyé plusieurs jeunes dans les rues de Kinshasa.      

Du point de vue structurel, ces églises ont eu du mal à leur début car elles n’étaient pas reconnues par l’Etat et étaient sujettes à caution de la part des Églises traditionnelles, qui les considéraient un peu comme des « ovnis ». Cependant, depuis, les choses ont bien changé.  Plusieurs se regroupent au sein de structures reconnues par l’Etat et sont depuis l’époque de l’ancien Président Joseph KABILA, très influentes auprès des décideurs politiques (qui y voient un vivier pour puiser des électeurs). Cela sans compter le fait que certaines desdites églises sont fréquentées par des membres du gouvernement, des hauts gradés des services de sécurité, des mandataires publics ou encore des riches hommes d’affaires (ce qui était jadis le monopole des églises traditionnelles).  

Cette nouvelle donne aurait dû, en principe, permettre à ces églises, bénéficiant de l’influence et des moyens financiers qu’apportent tout ce beau monde, d’être plus présentes sur le terrain social, particulièrement celui de la santé. Malheureusement, il n’en est rien.  

L’absence de vision réellement évangélique  

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Markos (Marc) 12v31. 

 « Mes petits-enfants, n’aimons pas en parole, ni avec la langue, mais en œuvre et en vérité. » 1 Yohanan (1 Jean) 3:18.  

N’est-ce-pas ici même les fondements de l’évangile ? À savoir : aimer l’autre, et traduire cet amour par des actes ?  

L’impression donnée par certains évangéliques est que l’évangile se limiterait à la « spiritualité ». Généralement, ils demandent aux fidèles d’avoir la foi pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires (se nourrir, se vêtir, se soigner), sans leur venir en aide. Cependant, la Bible encourage l’entourage des nécessiteux à avoir une attitude contraire : « Et si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous ! Et que vous ne leur donniez pas les choses nécessaires pour le corps, que leur servira cela ? De même aussi la foi, si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même » Yaacov (Jacques) 2 :15-17. 

Pour ce qui est de la maladie, on voit dans la Bible des personnes guéries par la prière certes, mais il semble que dans la communauté des premiers croyants, tous n’étaient pas guéris par la prière ou miraculeusement. Sinon l’Apôtre Paul ne recommanderait pas à Timothée la prise d’un peu de vin pour ses indigestions et fréquentes maladies (1 Timotheos (1 Timothée) 5:23). On peut également noter la présence de Luc, le médecin, dont la fonction, expressément mentionnée dans la bible, peut laisser entendre qu’il exerçait sa profession quand le besoin se faisait sentir dans la communauté chrétienne de l’époque. Donc mettre en place des structures de santé dans un pays qui en a tant besoin, comme la RDC, est très évangélique. 

Pourquoi cet aspect de l’évangile est-il si absent au sein des églises de réveil ?   

Plusieurs réponses peuvent être données. Mais l’une des plus évidentes est le fait que l’évangile du courant évangélique semble davantage viser l’épanouissement personnel plutôt que l’amour du prochain. En effet, le train de vie de la plupart des pasteurs desdites églises en dit beaucoup. Ceux-ci préfèrent vivre dans l’opulence au lieu d’investir dans les structures sociales telles que des centres de santé, qui serviraient à tous, à commencer par leurs propres fidèles. Pourtant, la mise en place de telles structures ne nécessite pas des moyens qui soient hors de portée pour certaines de ces assemblées. Malheureusement la vision de ces églises (ou de leurs pasteurs) s’inscrit plutôt dans l’optique des megachurches à l’américaines dont les objectifs sont généralement : un grand « temple » hyper équipé, bâti à coup de millions, afin d’assurer des cultes toujours plus spectaculaires, la présence sur les médias (plusieurs détiennent des chaînes de télévision), et surtout l’entretien du Pasteur qui reste la principale attraction des fidèles.  

Il y a certes quelques œuvres dans le domaine de la santé, faites par certaines assemblées évangéliques. Mais en se renseignant, on se rend vite compte qu’elles sont plus à but lucratif que réellement sociales, rendant même l’accès difficile pour le congolais moyen. 

Quelques rares exceptions  

 

L’hôpital de Panzi à Bukavu (Sud-Kivu) a été créé à l’initiative du médecin et pasteur Denis MUKWEGE. C’est là que sont reçues et soignées, plusieurs femmes victimes de violences sexuelles à la suite des conflits armés qui sévissent dans l’Est de la RDC. Plus connu pour ses actes (médicaux) que pour ses prêches (n’est-ce pas là la vraie foi ?), le Dr. Denis Mukwege   n’en demeure pas moins un pasteur (même s’il ne le revendique jamais), lui-même fils de pasteur pentecôtiste. Alors que ce dernier reçoit au sein de son hôpital des visites de certains de ses « collègues » pasteurs (qui au passage n’hésitent pas à saluer son travail) (15), très peu parmi eux semblent emprunter son chemin.    

On peut également citer la récente mise en place d’un Centre Hospitalier dénommé « Pain Quotidien » (16), situé à Kinshasa. Créé à l’initiative du prédicateur Shora KUETU, ce centre hospitalier traite gratuitement ses patients. Fait étonnant dans un pays où avant d’être soigné, il faut d’abord payer.  Depuis son inauguration le 26 mars 2021, cet hôpital a pris en charge des personnes atteintes principalement de paludisme, d’hypertension artérielle, d’infections urinaires et urogénitales, de fièvres typhoïdes, de maladies intestinales et de diabètes (17) 

 

Il y a certes d’autres œuvres de ce type que nous ignorons, mais deux faits interpellent dans ces exemples. D’abord le choix des lieux. L’Hôpital de Panzi se trouve au Sud-Kivu, dans une zone souvent victime de conflits armés, ce qui est très parlant quand on connaît les affres de la guerre dans cette partie du pays. Le centre hospitalier « Pain Quotidien » se trouve pour sa part dans la commune rurale de Maluku, plus particulièrement à Ngamazo, quartier très enclavé de Kinshasa. Il est pratiquement le seul hôpital de proximité dans cette zone, où la population est majoritairement pauvre.  

Deuxièmement, ces initiatives proviennent de pasteurs, dont l’un est plutôt connu en tant que médecin, et l’autre comme « fauteur de trouble » d’après certains pasteurs du milieu évangélique. En tout état de cause, devons-nous considérer ces deux exemples simplement comme des exceptions confirmant la règle ? Ou plutôt comme des pionniers initiant un autre réveil qui cette fois-ci, n’oubliera pas le social du congolais, particulièrement sa santé ? 

 L’avenir se chargera d’y répondre.  

sources:

[1] Indicateurs du World-Factbook de la CIA mise à jour au 24 avril 2022 (https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/congo-democratic-republic-of-the/#people-and-society)

[2] Idem (1)

[3] RDC : Aperçu de la nutrition / Septembre 2021-Août 2022. Integrated Food Security Phase Classification

[4] Idem (1)

[5] https://www.donneesmondiales.com/esperance-vie.php

[6] PNDS-2019-2022_GOUVERNANCE.pdf (santenews.info)

[7] https://myafricainfos.com/rdc-la-justice-leve-la-censure-imposee-sur-la-chanson-mama-yemo-de-karmapa/

[8] https://www.primature.cd/public/2022/01/13/projet-de-construction-et-de-modernisation-de-lhopital-general-ex-maman-yemo-le-premier-ministre-sama-lukonde-sur-le-terrain-pour-sassurer-du-bon-deroulement-des-travaux/

[9] https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overview

[10] https://blogs.worldbank.org/fr/education/gratuite-de-lenseignement-primaire-en-rdc-ou-en-sommes-nous-sur-la-voie-de-la-reforme

[11] https://www.justicepaix.be/l-evolution-des-soins-de-sante-en-rd-congo-de-1960-a-ce-jour/

[12] https://www.jeuneafrique.com/134708/politique/glises-vang-liques-d-abidjan-kinshasa-la-jesus-connection/

[13] https://www.target-sarl.cd/fr/content/rdc-bien-quen-decroissance-les-religions-catholique-et-protestante-restent-les-plus

[14] https://www.lepoint.fr/afrique/rd-congo-covid-19-revelateur-d-eglises-05-05-2020-2374182_3826.php

[15] https://fondationpanzirdc.org/pasteur-marcello-tunasi-visite-lhopital-de-panzi-dr-mukwege/

[16] https://centrehospitalier.painquotidien.org/

[17] https://centrehospitalier.painquotidien.org/wp-content/uploads/2022/03/Livret-CH-Pain-Quotidien.pdf